Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

JeannotTheKiller: le carnet de bord

2 août 2012

Trail des mélèzes : le trou noir !

Préambule :

 

Cela faisait des mois que j’avais coché sur mon calendrier cette course. Et après les 40kms d’Annecy, j’avais mis beaucoup (trop ?) d’espoirs dans ce trail.

Il y a quinze jours, j’ai couru au total sur la semaine un peu plus de 5h (ce qui est beaucoup plus que d’habitude).

La semaine précédent la course, je n’ai volontairement rien fait pour faire du jus.

Mon hygiène de vie cette semaine n’a pas été bonne.

Mardi soir : coucher minuit.

Jeudi matin : lever à 6h00

Jeudi soir : coucher à 1h00 du matin après un apéritif, 2 verres de vin rosé et 2 crêpes.

Vendredi soir : coucher 1h00 du matin.

Samedi soir : coucher minuit

Dimanche matin : lever 5h00

Nombre de kilomètres parcourus en voiture sur la semaine (avant le départ) : 400 dont 90kms comme « simple » passager.

 

H-24 :

 

Je suis fatigué. Je me réveille à 10h15 ce qui ne m’arrive jamais. Je souhaite faire la sieste mais être à l’hôtel à Allos le plus tôt possible.

Il faut faire un choix : je fais une heure de sieste avant de partir. J’avais mis le réveil mais je suis réveillé avant.

Je commence à stresser car je sens bien que je suis fatigué et que cela n’est pas compatible avec une bonne performance : pas de performance maximale sans contexte optimal.

Je suis très sensible au sommeil et pour être bien il me faut au moins mes 7 heures par nuit dont 1 heure au moins avant minuit.

Pour aller de Toulon à Allos, Céline conduit mais je suis trop énervé, je n’arrive pas à dormir (mais ce n’est pas lié à sa conduite !). Je sens que le timing est trop juste : aller chercher le dossard à Beauvezer, aller à l’hôtel et enfin redescendre à Thorame basse pour manger.

Arrivée à l’hôtel : la réservation n’a pas été enregistrée. On nous colle une chambre désaffectée. Les lits ne sont même pas faits. Nous posons les affaires et partons pour Thorame basse avec la promesse que les lits seront faits.

Effectivement au retour les lits seront faits.

Je m’inquiète également pour Céline. Elle doit faire la rando de 21 kms mais je ne suis pas sûr de l’organisation : il y a deux bus à prendre, un temps d’attente entre les 2, etc.

 

H-2 :

 

Tout est prêt mais au moment de monter dans la voiture, je me rends compte que ma poche à eau fuit. Impossible de réparer. Au dernier moment, je suis obligé d’inverser ma poche à eau avec celle de Céline.

Sauf que :

  • Il y a 3 semaines j’avais acheté un tuyau isotherme dans la perspective des mélèzes pour avoir de l’eau fraiche en permanence : c’est donc raté !
  • J’avais mis un peu de sirop de menthe dans ma poche à eau alors que celle de Céline contient de l’eau pure.

Encore des détails mais qui viennent s’ajouter aux autres.

 

H-30 minutes :

 

Me voilà enfin prêt à partir sauf que j’ai froid et je suis visiblement un des seuls.

En écrivant ces lignes, je me rends compte qu’à ce moment précis je n’avais déjà aucune chance de terminer ce trail.

Non seulement j’ai accumulé les erreurs cette semaine mais finalement j’avais tellement envie de bien faire que je ne me suis même pas rendu compte sur la ligne de départ que c’était déjà perdu.

 

Les 5 premiers kilomètres : jusqu’ici tout va bien :

 

 Totalement inconscient du casse pipe vers lequel je m’engage, je m’en tiens à ma stratégie. Les yeux rivés sur le cardiofréquencemètre je fais les 5 premiers kilomètres en dessous de 85% de FCmax.

J’essaye de me détendre mais je suis tout de même dernier tonton et ça, ça m’énerve déjà.

 

Dans la première ascension, je sors les bâtons et je rattrape Eric. Mais plus ça monte, plus j’ai froid, plus je commence à douter.

 

Kilomètre 5 au kilomètre 12 : on s’accroche :

 

Tant bien que mal, j’essaye de ne pas décrocher Eric. Je suis obligé de forcer dans l’ascension mais dans la descente jusqu’au premier ravitaillement je suis facilement.

Au premier ravitaillement, une demi madeleine, un verre d’eau et ça repart en trottinant.

 

Km 12 au km 20 : la chute :

 

De nouveau le chemin s’élève mais cette fois ci, il n’y a plus de doute, je ne suis pas dans un grand jour. J’ai de plus en plus de mal à suivre Eric.

Alors que les mélèzes disparaissent pour laisser place à un paysage plus lunaire, je décide de tenter l’expérience mp3. Je m’arrête, sors mon casque, le branche à mon iphone et c’est parti pour une liste de lecture que je fais évoluer depuis plusieurs années et spécialement dédiées aux moments difficiles.

Mais l’expérience n’aura pas été concluante : au bout de dix minutes, je préfère entendre les bruits de la nature.

Au loin on voit passer des trailers qui redescendent la vallée, c’est dire si l’on est en retard !

 

Les kilomètres passent, je cours de moins en moins et je pense de plus en plus à l’abandon. J’ai 20 minutes de marge sur les barrières horaires mais à ce rythme là, je doute que je passerai à Ratery avant 13h00.

Je pense déjà à lundi matin, où je vais devoir me lever à 6h00.

J’ai de plus en plus envie de dormir à chaque pas.

C’est décidé, au contrôle, je vais abandonner.

 

Au milieu de nulle part, seule, la bénévole pointe. Je vois encore au loin devant Eric, derrière un trailer, seul.

Je lui demande si elle est venue en voiture. Et bien non, elle est à pied. Pour abandonner, il va falloir faire 7 kilomètres jusqu’au 2e ravito.

 

Km 20 au km 27 : l’atterrissage

 

J’ai du me faire violence une bonne cinquantaine de fois pour ne pas m’arrêter et me coucher.

A ma grande stupéfaction, il y avait encore du monde derrière moi. Certains n’ont même pas l’air affolé d’être aussi loin.

A 11h30 soit avec 10 minutes d’avance sur la barrière horaire que j’avais calculé (pour être à 13h à Ratery), c’est la délivrance. J’arrête.

La suite est beaucoup moins glamour. Seul retour possible : avec l’ambulance mais il a fallu attendre que tout le monde soit passé soit encore une heure d’attente.

Et pour le bouquet final : 30 minutes de chemin forestier avec une ambulance : ça secoue. Heureusement que je ne suis pas blessé, à part à l’âme !!

 

L’attente…

 

A 13h30 je suis sur le parking de la base de loisir à Allos. Si j’avais été seul, je serai directement rentré chez moi mais heureusement il y a Céline qui randonne et d’après mes calculs, il va falloir attendre au moins 2 heures.

J’ouvre mes fenêtres de voiture, me cale à l’arrière et dort difficilement 1h.

Pas de nouvelle de Céline, le téléphone ne doit pas passer où elle se trouve.

Je n’ai pas envie d’aller sur la ligne d’arrivée retrouver les autres tontons, je ne me sens plus le mérite de porter les couleurs.

Finalement je remballe mon orgueil et c’est avec plaisir que je retrouve les collègues.

 

Après 4 heures d’attente, Céline arrive enfin. Heureusement qu’il y en a une pour qui cela s’est bien passé et qui a monté l’encombrette !

 

Et après ?

 

Pour l’instant je digère. Je pense que j’ai bien fait d’abandonner. Compte tenu de ma forme du jour, cela m’a évité de souffrir inutilement. Inutilement car Eric que je suivais difficilement a été stoppé après l’encombrette. Je crois que l’analyse de l’échec est faite mais j’ai encore quelques doutes sur mon avenir en trail : arrêter et me remettre au VTT ? Me chauffer sur des trails courts avant d’allonger les distances ? Recommencer sur un long mais avec une hygiène de vie meilleure, particulièrement dans la dernière semaine ?

Niveau entrainement je ne suis pas sûr que le bloc lourd (pour moi) sans progressivité, quinze jours avant la course était une bonne chose.

Bref, il va falloir prendre du recul et tout d’abord se reposer.

Publicité
Publicité
10 juillet 2012

Xterra France 2012: just do it !

 

 

Préambule:

Il y a 3 ans, lorsque j'ai vu qu'il y avait pour la première fois dans les Vosges un triathlon nature, à 80kms de la maison familiale, je n'ai pas hésité et je me suis inscrit au format "découverte" 500m nage, 17kms VTT et 5kms trail.

J'ai appris à nager le crawl, accessoirement !!!

La première expérience a été violente parce que 500 personnes qui rentrent dans l'eau en même temps, c'est un sacré embouteillage. J'ai du faire 25m de crawl, le reste vaguement en brasse.

Néanmoins, apres avoir rattrapé un sacré paquet de concurents en VTT et un trail où j'ai maintenu ma place, je me suis réinscrit en 2011.

La nage a été pire que la première fois.

Cette année, je me suis inscrit au club de triathlon de Vitrolles. Après une assiduité très mauvaise, ces deux derniers moi, j'ai été aux séances natation toutes les semaines.

 

Xterra: une organisation américaine.

De gros moyens, une organisation irréprochable, des concurents venant du monde entier, des professionnels, pour ma troisième participation et première fois sur le "vrai" parcours, je me dis que j'aurais pu démarrer par un triathlon plus modeste. Mais j'aime me faire peur et dépasser mes limites

 

1500m... de bonheur.

J'hesitais sur la stratégie à adopter en natation: me mettre dans le paquet ou laisser partir et faire ma route, ou plus précisément ma vague, tranquillement derrière.

C'est donc au dernier moment et en discutant avec "les nageurs de derrière" que j'ai décidé de rester avec eux.

Avant le départ, je ne cesse de regarder cette première bouée qui me semble si loin...

Le son monte, la pression aussi. Le speaker s'égosille.

Coup de feu, emporté par la foule je me jette à l'eau.

 

Après quelques mouvements de crawl style water polo, la tête bien en dehors de l'eau, je me rends compte que je respire. Je plonge la tête sous l'eau, je nage le crawl. À ma grande stupéfaction je trouve tout de suite mon rythme. Inutile de regarder devant, il y a du monde partout autour de moi, je reste dans le paquet. Alors que je m'écarte sur la gauche de la première bouée, je reviens à droite. Je n'en reviens pas de voir comme nous sommes éparpillés. Il n'y a que les meilleurs qui doivent faire 1500m. Moi j'ai bien du faire 1700m !! En tout cas merci mille fois au coach Hervé. Je ne nage pas encore comme un dauphin mais déjà plus comme un caillou. J'ai même pris du plaisir dans cette première partie d'épreuve. Je pensais mettre 40min au mieux. Je sors de l'eau au bout de 30 minutes. Sans réfléchir, je retire mes lunettes, je jette mon bonnet, j'enlève le haut de ma combinaison et je cours jusqu'à l'emplacement 348 comme si j'avais fait ça toute ma vie.

 J'enlève le bas... de ma combinaison. Je m'equipe pour le VTT et c'est parti.

IMG_0024

34kms VTT: des muscles oubliés !

Le premier ravitaillement est des le début du parcours VTT.

Je prends 1 gel et une gorgée d'eau. Il faut dire qu'avec le stress, à midi j'ai mangé 2 cuillères de salade niçoise et un brugnon.

Ça monte d'abord sur une route puis le chantier commence. Il a plu toute la nuit, la forêt vosgienne est pour le moins humide.

Dans les premiers kilomètres je double beaucoup de non spécialistes du VTT, et d'autant plus dans la boue. Je n'ai pas perdu mon pilotage, je suis propre. Je passe en douceur, je préserve au mieux la mécanique. Ils sont nombreux sur le bas côté: crevaisons, chaîne cassée, etc.

Plus les kilomètres passent, plus ça monte. Les 10 premiers kilomètres de la boucle ne font que monter avec la boue en bonus. Je ne fais plus de VTT depuis des mois et mon corps est en train de me le rappeler. J'espère faire mieux au deuxième tour. Malheureusement je vais faire pire. Je commence à penser à la barrière horaire:18h30 pour finir le VTT. Il est 17h, il me reste 17kms. Mathématiquement cela me paraît large mais j'ai peur. Je suis souvent à pied et je me fais pas mal doubler. À 18h15, il me reste 5 kilomètres de descente. Cette fois ci "j'ouvre" et je descends comme un caluc. Néanmoins à aucun moment je ne risque la chute. Durant toute l'épreuve j'ai veillé à ne pas me mettre dans le rouge vif pour rester lucide. Je ne suis pas venu faire une performance mais "juste" finir. J'arrive à l'emplacement 348 à 18h26. La barrière horaire sera repoussée de 15 minutes en raison des conditions climatiques... et des 150 concurents encore sur le parcours VTT

 

IMG_0032

 

10kms de trail... au rythme d'un ultra.

 

Je ne dois pas être frais car un concurent me passe un gel, sans que je ne lui demande. Je mets mes baskets et j'en suis sur, quoiqu'il arrive je vais finir cet Xterra. Des les premiers mètres ça monte et il n'y a plus d'essence dans le moteur. Je marche. Je regarde ma montre. Je pense à Marco qui a fait 100 bornes hier dont une partie dans le froid et la nuit. Je me mets à trottiner à 8 km/h un rythme que je peux tenir 20 bornes sans problèmes. Je prends donc la décision de ne pas chercher à aller plus vite. Le parcours de trail est aussi un bourbier et en plus, technique. Je m'arrête aux deux ravitaillements: un quart d'orange et un verre d'eau pur. J'attaque le deuxième tour. Après la première partie en montée ça descend et c'est plat. Je cours de plus en plus vite mais je suis bientôt obligé de ralentir pour cause de conflit entre ma tête et mes jambes. Mais dans le dernier kilomètre la tête a gagné, je finis au sprint: je suis finisher du Xterra 2012 !!!

 



IMG_0040



Conclusion

 

J'aurais pu faire mon premier courte distance sur une épreuve moins dure mais maintenant je suis prêt !! Je ne pense pas retourner sur le Xterra en 2013. Cela fait beaucoup de déplacements sur un week end. Mais une chose est sûre, ce n'est que le début de l'aventure triathlon. Même si mes plus grands objectifs sportifs sont en trail.

Sur le plan sportif, il y avait 668 partants, 525 classés. Je termine 505e.

Au classement individuel, à la sortie de l'eau je suis 559e.

Après la première transition, je suis 546e soit un gain de 13 places !!!

Après le VTT, je suis 440 soit un gain de 106 places depuis la première transition.

Après la deuxième transition je suis 432 soit encore 8 places de gagnées

Après la course à pied, je retombe 475e soit 35 places de perdues.



29 mai 2012

Team Race : le métier qui rentre

Préambule

Pour moi et pour la première fois, le premier objectif de ce trail était avant tout une victoire contre moi-même : gérer correctement.

Malgré tout, j’avais un deuxième objectif, et même si je sais qu’il était mauvais, je suis quand même content de l’avoir atteint !!

 

lacannecy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Compte à rebours :

 D’un point de vue purement compétitif, il aurait été préférable de faire une bonne sieste samedi après midi.

Mais comme je ne suis pas un champion du monde, j’ai décidé, et je ne regrette pas, de suivre le groupe de visite d’Annecy le vieux.

Il fait très lourd, nous piétinons beaucoup et je ne bois pas assez.

Mise à part le fait de ne pas avoir bu cette aprèsmidi, je ne regrette pas cette sympathique balade avec les tontons et les tatas.

Au retour, il est déjà plus de18 heures et le repas est prévu à19h.

Pas le temps de faire une sieste mais juste de prendre une douche, mettre du sport akileine sur mes jambes, mes manchons de récupération et de commencer à préparer mon sac pour le lendemain, comme mes collègues de chambrée : Gégé, Seb et Gib.

133805389607

19h : l’heure du repas. Je résiste aux légères moqueries de mes collègues et assume pleinement le choix de la pizza savoyarde. Choix que je ne regrette toujours pas au moment où j’écris ces lignes !!!

 21h : il est l’heure d’aller se coucher. Je mets les boules quies, gentiment prêtées par Gib (qui contre toute attente cédera finalement sa place de ronfleur à Seb)

Je dors comme un bébé et tout de suite.

 

Passage de relais

 Il est 2h30du matin et la première image que je vois, c’est Gib qui est déjà prêt.

Je ne pars pas en premier, c’est Ludo qui s’y colle mais il me paraît inconcevable dans cette épreuve en relais de ne pas aller le saluer au départ. Ce doit être un reste de l’esprit d’équipe en tandem VTT.

De même, bien que sachant parfaitement que Ludo est beaucoup plus fort que moi, je n’en fais absolument pas un complexe. Nous le savons tous les deux, nous avons décidé de faire cette épreuve ensemble, nous ne sommes plus deux individus mais une équipe.

 

Un petit tour dans la chambre de Nono, Ricou et Olive où on n’a pas beaucoup dormi mais beaucoup rigolé. Peu importe, l’important c’est de s’éclater (au sens figuré, bien entendu).

Nous descendons ensemble et nous traversons une image improbable : deux mondes opposés se rencontrent : d’un côté, ceux qui sortent de boîte de nuit, de l’autre des trailers un peu fou qui s’apprêtent pour certains à passer près de18 heures à courir !!!

Alors que d’un côté il y a : le couple qui s’apprête à un moment de pseudo intimité dans une voiture, un jeune homme ensanglanté, un autre en grande discussion philosophique avec une fille, lui reprochant d’avoir embrassé tout le monde, sauf lui (par déduction) ; de l’autre côté il y a des visages serrés, des regards hagards, des trailers qui embrassent leur dulcinée comme s’ils partaient au front.

Rien que pour ces moments, on ne regrette pas de se lever à 2h30du matin un dimanche !

Je salue Ludo avant qu’il ne s’élance.

Marco, lui, est déjà dans les startings blocks, dans les 50 premiers, comme s’il voulait arriver premier Tonton, y compris avec les relais. Mon deuxième objectif se rappelle à moi.

 

Du départ je n’ai pas vu grand-chose si ce n’est une marée humaine de petites lumières, Ludo, Ricou.

 

3h40 : Avec Gégé, seul « rescapé » de ma chambrée nous décidons de nous recoucher et de mettre le réveil à 6h00.Les pronostiqueurs donnent Ludo à partir de 8h30 à Doussard. Il faut 30 minutes pour y aller + 30 minutes de secours.

Sans boule quies, sans ronfleur, alors que nous ne pensions pas pouvoir nous rendormir, nous plongeons comme des bébés.

 

Top départ

 

6h00 : le réveil est dur, le stress : énorme. J’avale 2 Lu petit déjeuner, une brique de 20cl de jus de raisin et un café : c’est trop peu mais plus ne serait pas passé.

 

7h00 : nous sommes déjà prêts. On récupère Olive dans le chambre d’à côté et en route pour Doussard.

 

J’ai peur :

  • que Ludo arrive avant 9h00,départ du marathon race, et du coup de passer mon temps à me faire doubler par les meilleurs du marathon,
  • de moi-même : de mal gérer mon effort
  • de me faire doubler par Marco

 

Les premiers arrivent. Ils sont impressionnants. Les premiers relais à 4 semblent partir pour un 100m, quasiment au sprint.

Anna Frost, première féminine semble se balader.

Ludo Pommeret change de sac, arrêt 30 secondes.

 

9h00 : la délivrance : le marathon part, je serai donc derrière.

9h25 : Ludo arrive au loin. Sa foulée n’est pas habituelle. Effectivement, je remarque tout de suite que sa transpiration est plus abondante que d’habitude. Il me confirme : il est dans un mauvais jour, il en a chié. Je suis déçu pour lui mais content pour moi car cela m’enlève de la pression. J’essaye de trouver les mots pour le rassurer et cours les dernières centaines de mètres avec lui.

 

9h30 : je pars et je flippe un max. Je regarde mon cardio fréquencemètre toutes les 10 secondes et heureusement sinon je passerai mon temps à 90% de FCmax. Je me cale sur 85%, je pense aux conseils du coach. Je cours à 10km/h sur la route, j’ai l’impression de me trainer mais je me persuade que je ne vais pas le regretter.

Je cherche des sensations. Tous les voyants sont au vert, jusqu’ici tout va bien.

 

Ca y est, nous passons sur un chemin. La route s’élève. Je pense à mes bâtons. Je me dis qu’il est trop tôt pour les sortir. Je m’arrête uriner, me fais dépasser par un relais à 4.

Une minute plus tard, je sors les bâtons et prend tout de suite 2km/h de plus, sans effort supplémentaire.

 

Je rattrape lentement mais sûrement un concurrent de la maxi race. Au bout de 5 kilomètres je double la dernière concurrente du marathon. Elle est déjà cuite. J’essaye de lui dire quelques mots d’encouragements mais dans ma tête je suis persuadé qu’elle ne finira pas.

Je commence à me sentir bien mais je commence à penser à Marco. J’espère que Ludo m’a donné une heure d’avance sur lui ce qui d’après mes calculs me laisse 20 bornes avant de risquer de me faire rattraper.

 

Col de la Forclaz : je m’alimente bien, j’ai l’impression de boire correctement mais c’est une erreur : je ne bois pas assez.

 

Le chemin commence à s’élever dangereusement. Je ne regarde plus mon cardio, ne pense plus à l’arrivée mais juste à gérer : prendre mon rythme, manger, boire, profiter du paysage.

Nous passons à travers un troupeau de chèvre. Je commence à me demander à voix haute si on va descendre en rappel. Bientôt les guides de haute montagne sont là et il y a des cordes pour s’assurer.

 

Dès le début de la descente, je recours. Je n’arrête pas de doubler. J’ai le moral à bloc. Je sens que tout va bien.

Depuis le col de la Forclaz, je ne pense plus qu’à ma propre course.

 

Il commence à faire chaud.

ravito1

J’arrive donc premier tonton au ravito. Cela n’a rien d’un exploit puisqu’on m’a passé le relai le premier. Par contre, c’est une victoire sur moi-même. Il y a Ludo, Nono, Ricou, Sandra, Patrick, Louloute, c’est ENORME pour le moral.

On me déshabille, je sors les poils (enfin ils sortent tout seul). On m’annonce Marco à 30 minutes à Doussard mais ça m’est égal (pas pour longtemps). Je fais ma course, il fait la sienne. Il reste 13 kilomètres, je vais tout donner.

Je me laisse guider : on me dit de remplir ma poche à eau, de repartir.

J’ai tout de même une pensée pour Sandra et Ricou qui devraient être en train de courir.

Je mange un TUC sans penser que je le reverrai quelques heures plus tard.

Il est 13h32,je mise sur une arrivée à16h30.Cela parait énorme mais la suite me donnera raison.

 

Menthon – Mont Barron

 

A peine sorti du gymnase, je n’ai plus qu’une idée en tête : ne pas me faire rattraper. C’est mon erreur sur ce trail. Je vais aller trop vite sur ce secteur et je vais le payer ensuite.

 

Mont Barron – Annecy :

 

Les montées me font de plus en plus mal. J’ai des difficultés à marcher. Je n’arrive plus à m’alimenter : plus du tout en solide, très difficilement en liquide.

La dernière crête me parait interminable et dès que j’entends des pas derrières moi, je me retourne pour chercher un crâne chauve.

Mon téléphone sonne et comme l’appelante a une sonnerie attitrée, je sais de qui il s’agit.

Je lui avais dit que j’arriverai vers14h00.Elle s’inquiète, c’est plutôt rassurant par rapport à notre relation !

Je ne réponds pas au premier appel car je n’ai plus une minute à perdre. J’estime que j’en perds assez.

Mais au deuxième appel, la raison me rattrape, je réponds donc à Céline. Finalement cet arrêt va me faire du bien.

 

La dernière descente arrive enfin. Je ne fais que doubler. Je replie mes bâtons et je sais que je ne serai pas rattrapé.

Au fond ça n’a rien d’un exploit. Il ne peut y avoir aucune fierté à avoir été plus vite à deux pour faire 91kms que tout seul !!!

Mais le plus important et ma plus grande satisfaction c’est d’avoir su gérer ma course (sauf entre Menthon et Mont Barron).

Le fait de ne pas avoir été rattrapé met simplement en évidence cette bonne gestion.

 

Il me reste encore bien des points à améliorer : mon volume d’entrainement n’est pas encore suffisant mais je le sais depuis le Sainte Victoire. Je suis en train de le corriger mais le délai était trop court pour en tirer pleinement le bénéfice.

Il faut impérativement que j’améliore mon alimentation solide et liquide.

Déjà sur 41 kilomètres, une aide extérieure est très importante, elle sera pour moi indispensable sur un ultra.

Mon idéal serait même d’avoir le soutien d’un coureur (qui comprend l’épreuve physique) et un(e) très proche qui me comprend (tout court !). Soit deux personnes !!!

 

L’arrivée :

 

Me voilà sur les bords du lac. Une émotion que je connais maintenant mais dont on ne peut pas se lasser, me remplit. Je sprinte.

Bientôt je vois Ricou et Louloute, puis dans les derniers mètres, Ludo, que j’oblige à passer les barrières pour finir en tong ces derniers mètres main dans la main.

De même que je ne me voyais pas manquer son départ, je ne m’imaginais pas passer la ligne sans lui.

 

Je bois un verre d’eau pétillante et reste allongé un bon moment. Je vais retrouver Ricou, Louloutte qui ont été rejoints par Patrick et Sandra.

Je discute un peu mais l’envie de la douche est de plus en plus forte.

L’hôtel n’est qu’à une centaine de mètres mais ma vue devient floue, j’ai la tête qui tourne. Je m’allonge sur l’herbe et retrouve mon TUC de Menthon.

Après cet interlude, je regagne l’hôtel sans encombres et prend une bonne douche.

La première bière partagée avec Ricou et Patrick est excellente.

 

Un grand merci à tous les tontons et tata pour ce super week end, cette super ambiance.

Merci à Citroën pour avoir crée le C8 : une tuerie de confort pour les trailers.

Merci aux chauffeurs : Louloute, Marco, Ricou.

Merci aux supporters de Menthon : Ludo, Ricou, Louloute, Patrick, Sandra, Nono

Merci à mon binôme : Ludo

Merci à Olive pour l’échauffement.

Merci à Olive et Gégé pour la préparation mentale improvisée à Doussard

Merci au coach : JP !!

Merci à Nono pour la réservation de l’hôtel et les photos.

Merci à Ricou pour la première bière après la ligne.

Merci à Marco, mon maître jedi… et aussi pour les bâtons.

Merci à Céline pour tout le reste !!

 

Prochain rendez vous : les 10 kms de la traversée des dentelles, en amoureux.

 

Prochain trail : le trail des mélèzes : 58kms.

 

Prochain tour du lac complet : 2013 !!

1 mai 2012

Le trail des lucioles: le doute s'installe

Préambule :

 

Quinze jours après ma très difficile Sainte Victoire, l’objectif principal pour moi était la bonne gestion de mon effort, bien plus que la performance.

Accessoirement, l’objectif était également de se familiariser avec le paramètre : « nuit » que j’espère rencontrer plus longtemps et à des altitudes plus élevées, un jour peut être.

Malheureusement, le fait de courir de nuit ne m’a absolument pas gêné.

Il y a donc d’autres raisons à ma contre performance.

 

DSCF1089

 

Compte à rebours :

 

Avant le départ, je n’ai aucune pression. Malgré cela je commets ma première erreur en avalant un sandwich jambon, fromage, une heure avant le départ.

Même si cela n’a pas pesé sur le résultat. La digestion s’est quand même fait ressentir pendant la course.

 

 

Km 0 à Kms 5 : jusqu’ici tout va bien.

 

Le départ est donné. Je suis loin et donc pris dans le bouchon dès les premiers mètres. Je ne m’affole pas.

Au bout de 3 kilomètres, je commence à remonter, sans forcer. Sans m’en rendre compte, j’accélère de plus en plus, grisé par le fait de doubler de nombreux concurrents.

Au kilomètre 5, je rattrape Marco, Nono et Patrick.

Il ne reste plus qu’un tonton devant moi et je sais que je ne le rattraperai pas.

A ce moment, je suis convaincu que je vais finir comme ça. Erreur !

 

 

Km 5 au km 12 : pas si bien :

 

Au km 6, la première ascension est terminée. Je déroule dans la descente. Je suis à 12km/h ce qui me semble être un bon rythme. Je m’alimente et je bois. La nuit ne me gêne pas. Tous les voyants sont au vert !

Dans la descente avant le premier ravitaillement, je lâche tout, y compris mes compagnons de route.

Je ne m’arrête pas, avale un verre d’eau et c’est reparti.

Je commence à trouver la descente sur ce DFCI un peu longue. J’ai hâte que ça remonte.

D’un seul coup, on me tape dans le dos. C’est Marco.

Je le suis sur 300m ce qui me fait nettement accélérer. Je ne vais pas plus loin dans mon erreur.

 

Km 12 au km 19 : la descente aux enfers

 

Alors que nous avons repris un petit single, Nono me double. Cette fois ci, cela me met un coup au moral. Et ce qui m’achève, c’est qu’Olive m’a également passé, sans que je m’en rende compte… Probablement à un moment où je me suis mis sur le côté pour satisfaire un besoin naturel.

Alors que le chemin s’élève enfin, j’ai toujours Nono en visu.

Pendant les premiers mètres, j’ai l’impression de revenir sur lui mais petit à petit il s’éloigne. A-t-il accéléré ? Ai-je ralenti ?

Toujours est il que cela me coupe les jambes.

J’alterne marche et course.

Sur le bitume, c’est encore pire.

Finalement je ne fais plus que marcher quand Patrick me rejoint. Il trouve les mots pour me donner la force de m’accrocher.

S’il n’avait pas été là, je serai encore en train de marcher.

Il me « pousse » jusqu’au deuxième ravitaillement.
Nos routes se séparent alors.

Depuis le 12e kilomètre, je n’ai presque plus rien bu et mangé une demi pâte de fruit.

Je me pose des questions : n’ai-je pas bien récupéré de la Sainte Victoire ? Suis je vraiment mauvais ?

Un bénévole nous annonce 8 kilomètres alors que je pensais qu’il n’en restait que 4 !!

P1000935

 

Km 19 à km 25 : le bout du tunnel

 

Je repars et finalement après un jus d’orange, ça va un peu mieux.

Le parcours est plus accidenté ce qui me va mieux.

Mais je ne rattraperai pas le temps perdu.

Je réussis même à chuter car avec mes lunettes et la poussière, j’ai mal évalué un devers.

Je termine en 2h54. Très déçu et très loin. Trop loin à mon goût.

 

Bilan :

 

Je crois qu’il est grand temps que je reprenne un entraînement sérieux. Mon prochain rendez vous sportif est le triathlon de Sausset et je sais déjà que les 750m de nage en mer vont être un calvaire. Mais cela me fera une expérience de plus en triathlon et j’en ai besoin pour essayer de faire le Xterra de Xonrupt le 7 juillet.

16 avril 2012

Mon trail de la Sainte Victoire : la charrue avant les bœufs ?

 Préambule :

 Ce n’est qu’à l’arrivée que je me suis rendu compte qu’il y a à peine un an, je n’avais fait en tout et pour tout dans ma vie que 2 courses sur route de 10kms.

Et ce jour, je venais de terminer un trail de 60kms dans la douleur, avec pour seule expérience « sérieuse », 2 trails de 30kms environ.

N’aurais je pas mis la charrue avant les bœufs.

  

Contexte :

 Depuis plusieurs mois, l’inscription était faite. De façon générale, je ne m’entraine jamais beaucoup. Aussi ma préparation au TSV s’est principalement limitée à une sortie de 20kms par mois depuis 3 mois, la dernière étant la reconnaissance des 20kms (que je pensais les plus durs) de la Sainte Victoire.

Depuis le début du projet, je m’étais fait à l’idée que j’allais suivre Tonton Marco le plus longtemps possible, me voyant même éventuellement le déposer sur les dix derniers kilomètres…

  

Compte à rebours :

 A partir de H-48 la pression est de plus en plus grande. Je retrouve un stress perdu depuis presque 10 ans sur mes premières courses de VTT. Sauf que cette fois, l’enjeu n’est pas de faire une place mais de finir la course.

Finalement ce n’est qu’à 10 kilomètres de l’arrivée, lorsque j’ai enfin compris que quoiqu’il arrive, j’allais terminer, que j’ai retrouvé mon calme.

  

Ma course :

             Départ :

 Dès le coup de sifflet, je trouve que ça part vite, trop vite à mon goût pour 60 kilomètres. J’essaye de suivre Marco mais rapidement je me dis que je dois me résoudre à continuer seul car je ne tiendrai pas ce rythme pendant 60 bornes.

Et au bout de 5 kilomètres seulement, alors que j’étais déjà hyper stressé, me voilà encore plus pétrifié car je suis « seul ».

Je cours à une moyenne de 9km/h. Mon objectif est de mettre10hsoit 6km/h de moyenne. Malgré ce constat mathématique, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il sera dur d’arriver au bout.

             De St Antonin à Puyloubier.

 Avant le départ je m’étais dit qu’il fallait que je sois au premier ravitaillement entre8het8h30.J’y suis à 8h15.

Mais encore une fois, cela ne suffit pas à me rassurer.

La présence de Patrick et Nono me remonte le moral mais pendant à peine un kilomètre.

 

 IMGP0427

 En effet, rapidement je dois faire face à une nouvelle déconvenue. En effet, j’étais persuadé que le parcours resterait plutôt calme jusqu’à Puyloubier mais rapidement le chemin s’élève et bientôt il faut mettre les pieds… et les mains !!!

Finalement, je trouve que ce fut la partie la plus dure du parcours et je ne m’y attendais pas du tout.

A un moment donné, je me demande si je ne dois pas attendre les autres Tontons et Sandra qui sont derrière. Mais cela voudrait dire changer de rythme et j’ai peur de ne plus pouvoir repartir. Tant pis, je continue seul.

Bientôt c’est le retour de nos supporters : Patrick et Nono qui ont été rejoints par Olive. Au passage je leur fait part de mon stress et ils trouvent les mots pour me rassurer, malheureusement trop provisoirement.

    IMGP0473                IMGP0474               

 Nouvelle erreur : j’étais persuadé que le ravitaillement à Puyloubier était à 20 bornes. En fait il est 5 bornes plus loin. Du coup pendant cinq kilomètres je doute de nouveau : ma montre m’indique t’elle la mauvaise distance ? Suis-je en train d’avancer comme une tortue ? Et pour la première fois je pense aux barrières horaires.

Je mange une demi pâte de fruit alors que j’ai déjà fait 20 kilomètre et rien avalé d’autre.

J’arrive enfin à Puyloubier

             De Puyloubier au bas des plaideurs.

 Au ravitaillement j’appelle Céline. Il était question qu’elle suive Patrick et Nono mais visiblement elle ne l’a pas fait (en fait, elle est rentrée à la maison). Elle ne répond pas. Je lui laisse un message.

Nouvelle déconvenue.

Au ravitaillement j’ai envie de salé mais je n’ose pas manger de fromage ou de saucisson car j’en ai un mauvais souvenir sur une rando VTT il y a quelques années à Méribel. Mais n’est ce pas parce que j’avais trop abusé ? Il faudrait que je trouve la réponse.

Du coup, je ne mange que deux chips et bois un verre de Perrier.

Inutile de remplir ma poche à eau car j’ai à peine bu ¾ de litre.

Alors que je m’apprête à repartir, Sandra arrive.

Elle est beaucoup plus rapide que moi au ravitaillement et du coup, nous repartons ensemble.

Elle est en pleine forme. Nous discutons, cela me fait du bien. Elle me rassure sur les barrières horaires. Nous avons deux heures d’avance.

Nous connaissons maintenant le parcours puisque nous l’avons repéré.

Avec Nikita, je me dis que je suis sauvé.

Nous repassons devant l’équipe de supporter et même la banderole des tontons.

Je retrouve le moral.

  

 IMGP0546

 

IMGP0550        IMGP0565

 

 

Nous marchons mais trop vite pour moi. Je m’accroche. Nous doublons des concurrents. Sandra avance tel un métronome. Je lui dis qu’elle va vite ce à quoi elle me répond : « ça descend après ».

A l’oratoire, nous déroulons. Je fais la descente, Sandra est juste derrière.

Et tout à coup c’est le drame : au col des portes, alors que le chemin est en faux plat montant, je ne peux plus suivre le rythme de Sandra. Elle s’échappe alors que je reste désespérément collé.

Je sais que nous sommes sur la partie la plus plate du trail et je ne cesse de me souvenir les conseils de Marco : quand c’est plat, si tu ne cours pas tu perds un temps infini.

Je trottine. Je regarde ma montre, je suis environ à 7,5km/h. Je me rassure en me disant que c’est toujours mieux que 5 km/h, mon allure de marche « rapide ».

Je commence à penser au prochain ravitaillement. Je me dis qu’il faudra absolument manger du salé car je n’ai pas du tout envie de sucré.

Finalement me voilà au bas des plaideurs, vers12h20.

 

            Du bas des plaideurs à St Antonin

 

Je mange un micro sandwich au fromage mais j’ai énormément de mal à mâcher. Je bois un verre d’eau pétillante puis je repars. Je m’arrête moins longtemps qu’à Puyloubier car j’ai remarqué qu’il ne valait mieux pas s’éterniser au ravitaillement.

Le micro sandwich a du mal à passer. J’ai l’impression d’avoir de la fièvre car j’ai très chaud et je transpire, me semble t’il anormalement.

Je marche lentement. Un concurrent me rassure sur les délais, j’ai toujours2 heuresd’avance.

Au ¾ de la montée, les encouragements de Nono et Patrick me portent. J’ai perdu 25 minutes sur Sandra en à peine plus de 10km. C’est une machine de guerre. Elle ne faiblit jamais. Elle court au même rythme du début à la fin. Une vraie ultra traileuse.

 IMGP0627             IMGP0623      

 IMGP0626                  IMGP0627  

 

Mon téléphone sonne : un SMS. Je ne regarde pas tout de suite.

A un moment où je ne devais pas capter, quelqu’un a essayé de m’appeler de chez moi. Ce ne peut être que Céline. Au kilomètre 38 je l’appelle. Elle m’encourage et ça marche. Je pense que je ne finirai pas mais je suis quasiment au sommet des plaideurs et de toute façon il est matériellement impossible d’abandonner là.

Sur la crête j’essaye de recourir régulièrement mais la lucidité n’étant déjà plus là, je trébuche régulièrement.

Je me fais doubler plusieurs fois.

Tout à coup, une fille sortie de nulle part se met devant moi et me fais le chemin. Elle me dit de souffler, de faire attention à mes appuis, de relancer. Je la suis et me demande si c’est compris dans le prix de l’inscription. Elle n’a pas de dossard mais un petit groupe de 3 concurrents la suit.

Arrivé au prieuré Sainte Victoire, il y a beaucoup de spectateurs. Je suis porté par les encouragements et mène désormais un groupe de 3 dans la descente.

Je commence à avoir mal aux deux genoux.

Régulièrement je m’arrête dans la descente pour tenter de laisser refroidir.

Le soleil commence à taper. Je sors mon buff, l’arrose et le met sur mon crâne.

Je trouve un compagnon de route jusqu’à Saint Antonin.

 

            De St Antonin à Rousset

 

Au ravitaillement : un verre d’eau gazeuse et deux quartiers d’orange puis je repars. Mon arrêt le plus court. Immédiatement je comprends que quoiqu’il arrive je terminerai ce trail. Cela me donne des ailes. Pour la première fois depuis le début je ne stresse pas. Pire que cela, je regarde ma montre et me rend compte que je peux tenir mon objectif :10h00.

J’ai même regardé le tracé que j’avais apporté et que j’aurais du regarder aux moments de doute. Après le kilomètre 51,5, il n’y a plus de difficulté majeure.

Mes deux genoux me font de plus en plus souffrir. Je marche les ¾ du temps.

Je discute un peu avec un concurrent qui me raconte qu’il embauche le lendemain à4h00puis avec un Lillois venu spécialement pour ce trail. Dans la discussion je lui dis que c’est la première fois que je fais un trail aussi long. Lui aussi mais il a plus d’expérience. Il s’étonne de ma progression « trop » rapide. Il est avec un collègue qui n’avance plus.

Nous sommes dans les deux derniers kilomètres et je me fais encore doubler. J’ai l’œil rivé sur mon chronomètre. Ca va être juste. J’essaye de gérer.

L’émotion m’envahit. Je retiens mes larmes. Marco, Sandra, Patrick, Nono, Seb sont là. J’oublie que j’ai mal aux genoux. Je cours vers la ligne d’arrivée et pense à ce qu’a dû ressentir Marco en passant la ligne d’arrivée de l’UTMB au bout de 40h de course.

Déjà là au bout de10h,c’est indescriptible alors 4 fois plus…

Je bois une bière. Céline arrive et me ramène.

 

 

IMGP0678              IMGP0679 

 IMGP0680       IMGP0684

 

 

 

Et après…

 

J’ai mal aux genoux mais je rejoins la voiture plutôt facilement et je ne m’endors pas sur la route. Arrivé à Martigues, j’ai très froid. Je me mets dans le canapé, je ne me sens pas bien. Impossible d’avaler quoique ce soit.

J’atteins difficilement la douche. Elle me fait du bien mais sans plus.

Vers20h00,j’essaye de manger. Comme j’ai envie de McDo je cède à cette tentation anti diététique.

Cela ne passera pas !

Je me demande si je serai en état d’aller bosser le lendemain et même si je vais passer la nuit !!!

Finalement après une bonne nuit, cela va plutôt très bien comparativement à l’effort fourni. Je suis diminué, j’ai des courbatures et surtout des douleurs aux genoux mais ça va plutôt bien.

Je vais bosser.

 

Je n’ai pas envie de prendre de décision trop hâtive mais je me pose beaucoup de questions :

-          suis-je capable de faire un trail long et à fortiori un jour peut être un ultra ?

-          dans quelle mesure la peur m’a-t-elle handicapée ?

-          comment corriger mon absence d’alimentation pendant le trail ?

-          serais-je capable de faire le trail des lucioles dans 15 jours ?

-          mon entraînement était il suffisant ?

-          est ce que je ne mets pas la charrue avant les bœuf ? N’aurais je pas intérêt à faire encore mes armes sur de « petits » trails de 30kms avant d’attaquer plus gros ?

 

Je me laisse un peu de temps pour trouver les réponses à ces questions. Comptant aussi sur l’expérience de certains !!!

 

En attendant, je suis bien content d’avoir relevé ce défi.

Publicité
Publicité
31 janvier 2012

Trail de Coutach à Quissac

Preambule:

Il y avait ce dimanche un concurent qui faisait son 400e trail. Et moi où serais je dans 398 trails ???

 

Contexte:

Depuis bientôt 3 mois, ma vie a changé. Je ne pense plus seul mais à deux. Si sur le plan personnel c'est une réussite, je dois reconnaître (bien que je n'ai pas envie une seule seconde que cette situation change) que ma condition physique et plus précisément mon entraînement ont pâti de cette situation.

Malgré tout, j'espere arriver premier tonton. Et pour mon 2e trail, premier rendez vous compétitif de l'année 2012, et fort de ma première expérience à Jouques, je rêve d'un temps de 2h30. J'en serai bien loin. 

La course

C'est quasiment mains dans mains que les tontons prennent le départ. Au bout de quelques mètres, je m'échappe. Au bout de quelques centaines de mètres je calme mes ardeurs. Il reste 27kms, nous sommes sur le bitume et si je continue à ce rythme je ne finirai pas. Je suis doublé par Tonton Olive, Tonon Marco, tonton Seb et au bas de la première difficulté, je retrouve Patrick et Nono. Même si ce ralentissement est volontaire il n'est toutefois pas de bon augure.

Une fois de plus cela se confirme, je suis plus à l'aise lorsque la route s'élève. Au bout de quelques kilomètres, je suis de nouveau en tête des tontons. Je trouve mon rythme et à 10kms de course, il est 10h00, je suis dans mon objectif de temps. Olive revient régulièrement sur moi. Je décide de ne pas changer mon rythme. Dans l'ascension de la chapelle, l'une des plus dures du parcours, je me sépare de lui, involontairement. Je pense alors que c'est définitif mais je me trompe.

Kilometre 15, alors que le chemin est désespérément plat à mon goût, mon rythme ralentit de façon inquiétante. On me double de plus en plus et je ne tarde pas à voir tonton Olive. L'experience parle: il comprend très vite que je suis mal. Il va alors me faire le rythme et m'emmener sur cette longue section de plat. Il fait même mieux que cela puisqu'il m'encourage et me fait même la conversation. Au profit d'une descente roulante et sous les encouragements d'Olive (dont je salue le grand esprit sportif) je m'échappe. Malheureusement ce n'est qu'un sursaut avant mon extinction.

Peu aidé par un chemin qui se refuse à s'élever violemment je ne peux plus suivre Olive. Je regarde ma montre, il reste 6 kms. Je veux finir. Je sais que je ne rentrerai pas en 2h30 mais qu'il est encore possible de rentrer en 3h si je gère correctement.

Tonton Seb me passe à son tour, ce n'est pas grave nous nous retrouverons sur un autre trail !!!

Au dernier ravitaillement je prends 2 pâtes de fruit puis j'attaque la descente. Le mot "attaque" n'est pas vraiment approprié puisque je marche sur des œufs (même si c'est plutôt des pierres...glissantes).

3 kms avant l'arrivée, au vu de l'état de la 3ème feminine: pétrie de crampes, je ne regrete pas d'avoir geré. Un dernier petit coup de stress avec le Marco, qui bien que malade, apparaît dans mon rétroviseur dans le dernier kilomètre.

Pour couronner le tout, je vais devoir changer de chaussures pour mon prochain trail, car vu l'état de mes pieds suite à la dernière descente, ça tape fort...

Epilogue

En 2h57 classé 130e sur presque 500, je ne rougis pas. Si on ajoute à cela un entraînement sous optimal, ce n'est pas si mal. Je passe sur les 2 tontons qui sont devant même si j'aurais préféré montrer l'exemple !

Mais une chose est sûre, il y a encore du boulot pour terminer la sainte victoire.

16 octobre 2011

Ma première fois... en trail !!!

Préambule :

Finalement les choses ont été assez vite : cet hiver lors d'un stage de ski à l'UCPA d'Argentière, le moniteur remarque mon niveau d'entraînement physique et m'incite à m'inscrire à un stage trail réalisé l'été et qu'il encadre.

Je m'exécute et me voilà la dernière semaine d'août entouré de spécialistes de la course à pied alors que seulement 30% de mon activité physique est consacrée à cette discipline.

Après une semaine, 100kms et avoir assisté au départ de l'UTMB, il est trop tard, j'ai attrapé le virus.

La suite a été encore plus vite, me voici intronisé TonTonJeannot et alors que mes parents sont fils et fille uniques me voilà avec une foultitude de Tatas et Tontons qui sont tous plus sympathiques les uns que les autres et partagent totalement mon état d'esprit : sport et convivialité.

Je pense que j'ai pris la décision de participer aux 25 kilomètres du trail de Jouques, il y a environ deux semaines.

C'est la fin de saison, ma forme n'est donc plus à son paroxysme, mais peut importe. En réalité ces 25 kilomètres sont les premiers jusqu'à la ligne de départ de la CCC en 2013.

La course :

Il est 8h30 et il fait froid dans les rues de Jouques et c'est un ancien parisien qui le dit !

TontonPatrick et TonTonNono sont là, ça fait plaisir d'être encouragé et soutenu.

Blog de tontontraileurs : les TONTONTRAILERS, Trail de Jouques....compte-rendus.....

Je n'ai tellement pas de pression que je suis en train de discuter avec TontonPatrick, derrière tous les concurrents, au moment où le départ est lancé.

Je me replace rapidement car même si je n'ai pas l'intention de faire la performance de l'année, je ne veux pas non plus partir dans un faux rythme.

Au bout d'environ un kilomètre, je trouve que le groupe dans lequel je me trouve courre à un rythme qui me convient et devrait me permettre d'arriver à bon port. Nous sommes à environ 12-13km/h sur le plat.

Arrive la première grosse ascension. Sans forcer, je me sépare de mes compagnons de route. Les mains sur les cuisses (très efficace) je me remets à trottiner dès que la pente devient moins forte. J'ai trop peur de m'endormir et surtout de m'engourdir.

Au sommet, la vue est magnifique mais il ne faut pas trop regarder car la corniche est assez sportive : il y a de gros rochers.

La vigie : premier ravitaillement. Le mien se fera dans la descente, en déroulant : 1 coup de fouet. Seul aliment que j'avalerai sur le parcours.

Au bout d'une heure : 10 kilomètres au compteur. Je comptais mettre 3 heures, c'est bien parti pour être plus court.

7 kilomètres plus loin, on m'annonce dans les 30. L'objectif n'est alors plus du tout de s'initier au trail mais de conserver cette place.

Déjà en VTT, mon rapport poids/puissance m'avantage dans les côtes et me pénalise sur le plat : c'est encore plus vrai en Trail. Hélas, ou tant mieux : ça dépend du parcours. Aujourd'hui c'était hélas.

La barre des 20 kilomètres ne m'a pas trop réussi. Je suis dans le dur. Rattrapé par deux personnes que j'avais précédemment doublé je commets l'erreur de m'accrocher pendant 2 kilomètres avant de les laisser partir.

Heureusement il ne reste plus que 3 kilomètres et lorsque je reconnais l'arrivée, je vide mon chargeur, il me restait encore une cartouche.

Patrick et Nono sont là pour m'accueillir.

Blog de tontontraileurs : les TONTONTRAILERS, Trail de Jouques....compte-rendus.....

Il ne reste plus alors que Marco et JP qui sont sur le 45kms.

Les pâtes aux fruits de mer étaient bien bonnes !!

Par contre pas moyen de mettre la main sur le mec qui m'a piqué mon vélo, j'ai été obligé de faire toute la course... à pied !!!

Epilogue :

Il faisait beau, le parcours était trop roulant mais bien sympa et surtout alors que je ne venais chercher que des sensations je termine 30e sur 120 avec 20 minutes d'avance sur mon temps prévisionnel ce qui est de bon augure pour la suite...

Je crois que je suis attendu sur le challenge des tontonsTrailers et je vais tout faire pour ne décevoir personne sauf le vainqueur de l'année dernière !

TontonJeannot.

Publicité
Publicité
JeannotTheKiller: le carnet de bord
Publicité
Archives
Publicité