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JeannotTheKiller: le carnet de bord
29 mai 2012

Team Race : le métier qui rentre

Préambule

Pour moi et pour la première fois, le premier objectif de ce trail était avant tout une victoire contre moi-même : gérer correctement.

Malgré tout, j’avais un deuxième objectif, et même si je sais qu’il était mauvais, je suis quand même content de l’avoir atteint !!

 

lacannecy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Compte à rebours :

 D’un point de vue purement compétitif, il aurait été préférable de faire une bonne sieste samedi après midi.

Mais comme je ne suis pas un champion du monde, j’ai décidé, et je ne regrette pas, de suivre le groupe de visite d’Annecy le vieux.

Il fait très lourd, nous piétinons beaucoup et je ne bois pas assez.

Mise à part le fait de ne pas avoir bu cette aprèsmidi, je ne regrette pas cette sympathique balade avec les tontons et les tatas.

Au retour, il est déjà plus de18 heures et le repas est prévu à19h.

Pas le temps de faire une sieste mais juste de prendre une douche, mettre du sport akileine sur mes jambes, mes manchons de récupération et de commencer à préparer mon sac pour le lendemain, comme mes collègues de chambrée : Gégé, Seb et Gib.

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19h : l’heure du repas. Je résiste aux légères moqueries de mes collègues et assume pleinement le choix de la pizza savoyarde. Choix que je ne regrette toujours pas au moment où j’écris ces lignes !!!

 21h : il est l’heure d’aller se coucher. Je mets les boules quies, gentiment prêtées par Gib (qui contre toute attente cédera finalement sa place de ronfleur à Seb)

Je dors comme un bébé et tout de suite.

 

Passage de relais

 Il est 2h30du matin et la première image que je vois, c’est Gib qui est déjà prêt.

Je ne pars pas en premier, c’est Ludo qui s’y colle mais il me paraît inconcevable dans cette épreuve en relais de ne pas aller le saluer au départ. Ce doit être un reste de l’esprit d’équipe en tandem VTT.

De même, bien que sachant parfaitement que Ludo est beaucoup plus fort que moi, je n’en fais absolument pas un complexe. Nous le savons tous les deux, nous avons décidé de faire cette épreuve ensemble, nous ne sommes plus deux individus mais une équipe.

 

Un petit tour dans la chambre de Nono, Ricou et Olive où on n’a pas beaucoup dormi mais beaucoup rigolé. Peu importe, l’important c’est de s’éclater (au sens figuré, bien entendu).

Nous descendons ensemble et nous traversons une image improbable : deux mondes opposés se rencontrent : d’un côté, ceux qui sortent de boîte de nuit, de l’autre des trailers un peu fou qui s’apprêtent pour certains à passer près de18 heures à courir !!!

Alors que d’un côté il y a : le couple qui s’apprête à un moment de pseudo intimité dans une voiture, un jeune homme ensanglanté, un autre en grande discussion philosophique avec une fille, lui reprochant d’avoir embrassé tout le monde, sauf lui (par déduction) ; de l’autre côté il y a des visages serrés, des regards hagards, des trailers qui embrassent leur dulcinée comme s’ils partaient au front.

Rien que pour ces moments, on ne regrette pas de se lever à 2h30du matin un dimanche !

Je salue Ludo avant qu’il ne s’élance.

Marco, lui, est déjà dans les startings blocks, dans les 50 premiers, comme s’il voulait arriver premier Tonton, y compris avec les relais. Mon deuxième objectif se rappelle à moi.

 

Du départ je n’ai pas vu grand-chose si ce n’est une marée humaine de petites lumières, Ludo, Ricou.

 

3h40 : Avec Gégé, seul « rescapé » de ma chambrée nous décidons de nous recoucher et de mettre le réveil à 6h00.Les pronostiqueurs donnent Ludo à partir de 8h30 à Doussard. Il faut 30 minutes pour y aller + 30 minutes de secours.

Sans boule quies, sans ronfleur, alors que nous ne pensions pas pouvoir nous rendormir, nous plongeons comme des bébés.

 

Top départ

 

6h00 : le réveil est dur, le stress : énorme. J’avale 2 Lu petit déjeuner, une brique de 20cl de jus de raisin et un café : c’est trop peu mais plus ne serait pas passé.

 

7h00 : nous sommes déjà prêts. On récupère Olive dans le chambre d’à côté et en route pour Doussard.

 

J’ai peur :

  • que Ludo arrive avant 9h00,départ du marathon race, et du coup de passer mon temps à me faire doubler par les meilleurs du marathon,
  • de moi-même : de mal gérer mon effort
  • de me faire doubler par Marco

 

Les premiers arrivent. Ils sont impressionnants. Les premiers relais à 4 semblent partir pour un 100m, quasiment au sprint.

Anna Frost, première féminine semble se balader.

Ludo Pommeret change de sac, arrêt 30 secondes.

 

9h00 : la délivrance : le marathon part, je serai donc derrière.

9h25 : Ludo arrive au loin. Sa foulée n’est pas habituelle. Effectivement, je remarque tout de suite que sa transpiration est plus abondante que d’habitude. Il me confirme : il est dans un mauvais jour, il en a chié. Je suis déçu pour lui mais content pour moi car cela m’enlève de la pression. J’essaye de trouver les mots pour le rassurer et cours les dernières centaines de mètres avec lui.

 

9h30 : je pars et je flippe un max. Je regarde mon cardio fréquencemètre toutes les 10 secondes et heureusement sinon je passerai mon temps à 90% de FCmax. Je me cale sur 85%, je pense aux conseils du coach. Je cours à 10km/h sur la route, j’ai l’impression de me trainer mais je me persuade que je ne vais pas le regretter.

Je cherche des sensations. Tous les voyants sont au vert, jusqu’ici tout va bien.

 

Ca y est, nous passons sur un chemin. La route s’élève. Je pense à mes bâtons. Je me dis qu’il est trop tôt pour les sortir. Je m’arrête uriner, me fais dépasser par un relais à 4.

Une minute plus tard, je sors les bâtons et prend tout de suite 2km/h de plus, sans effort supplémentaire.

 

Je rattrape lentement mais sûrement un concurrent de la maxi race. Au bout de 5 kilomètres je double la dernière concurrente du marathon. Elle est déjà cuite. J’essaye de lui dire quelques mots d’encouragements mais dans ma tête je suis persuadé qu’elle ne finira pas.

Je commence à me sentir bien mais je commence à penser à Marco. J’espère que Ludo m’a donné une heure d’avance sur lui ce qui d’après mes calculs me laisse 20 bornes avant de risquer de me faire rattraper.

 

Col de la Forclaz : je m’alimente bien, j’ai l’impression de boire correctement mais c’est une erreur : je ne bois pas assez.

 

Le chemin commence à s’élever dangereusement. Je ne regarde plus mon cardio, ne pense plus à l’arrivée mais juste à gérer : prendre mon rythme, manger, boire, profiter du paysage.

Nous passons à travers un troupeau de chèvre. Je commence à me demander à voix haute si on va descendre en rappel. Bientôt les guides de haute montagne sont là et il y a des cordes pour s’assurer.

 

Dès le début de la descente, je recours. Je n’arrête pas de doubler. J’ai le moral à bloc. Je sens que tout va bien.

Depuis le col de la Forclaz, je ne pense plus qu’à ma propre course.

 

Il commence à faire chaud.

ravito1

J’arrive donc premier tonton au ravito. Cela n’a rien d’un exploit puisqu’on m’a passé le relai le premier. Par contre, c’est une victoire sur moi-même. Il y a Ludo, Nono, Ricou, Sandra, Patrick, Louloute, c’est ENORME pour le moral.

On me déshabille, je sors les poils (enfin ils sortent tout seul). On m’annonce Marco à 30 minutes à Doussard mais ça m’est égal (pas pour longtemps). Je fais ma course, il fait la sienne. Il reste 13 kilomètres, je vais tout donner.

Je me laisse guider : on me dit de remplir ma poche à eau, de repartir.

J’ai tout de même une pensée pour Sandra et Ricou qui devraient être en train de courir.

Je mange un TUC sans penser que je le reverrai quelques heures plus tard.

Il est 13h32,je mise sur une arrivée à16h30.Cela parait énorme mais la suite me donnera raison.

 

Menthon – Mont Barron

 

A peine sorti du gymnase, je n’ai plus qu’une idée en tête : ne pas me faire rattraper. C’est mon erreur sur ce trail. Je vais aller trop vite sur ce secteur et je vais le payer ensuite.

 

Mont Barron – Annecy :

 

Les montées me font de plus en plus mal. J’ai des difficultés à marcher. Je n’arrive plus à m’alimenter : plus du tout en solide, très difficilement en liquide.

La dernière crête me parait interminable et dès que j’entends des pas derrières moi, je me retourne pour chercher un crâne chauve.

Mon téléphone sonne et comme l’appelante a une sonnerie attitrée, je sais de qui il s’agit.

Je lui avais dit que j’arriverai vers14h00.Elle s’inquiète, c’est plutôt rassurant par rapport à notre relation !

Je ne réponds pas au premier appel car je n’ai plus une minute à perdre. J’estime que j’en perds assez.

Mais au deuxième appel, la raison me rattrape, je réponds donc à Céline. Finalement cet arrêt va me faire du bien.

 

La dernière descente arrive enfin. Je ne fais que doubler. Je replie mes bâtons et je sais que je ne serai pas rattrapé.

Au fond ça n’a rien d’un exploit. Il ne peut y avoir aucune fierté à avoir été plus vite à deux pour faire 91kms que tout seul !!!

Mais le plus important et ma plus grande satisfaction c’est d’avoir su gérer ma course (sauf entre Menthon et Mont Barron).

Le fait de ne pas avoir été rattrapé met simplement en évidence cette bonne gestion.

 

Il me reste encore bien des points à améliorer : mon volume d’entrainement n’est pas encore suffisant mais je le sais depuis le Sainte Victoire. Je suis en train de le corriger mais le délai était trop court pour en tirer pleinement le bénéfice.

Il faut impérativement que j’améliore mon alimentation solide et liquide.

Déjà sur 41 kilomètres, une aide extérieure est très importante, elle sera pour moi indispensable sur un ultra.

Mon idéal serait même d’avoir le soutien d’un coureur (qui comprend l’épreuve physique) et un(e) très proche qui me comprend (tout court !). Soit deux personnes !!!

 

L’arrivée :

 

Me voilà sur les bords du lac. Une émotion que je connais maintenant mais dont on ne peut pas se lasser, me remplit. Je sprinte.

Bientôt je vois Ricou et Louloute, puis dans les derniers mètres, Ludo, que j’oblige à passer les barrières pour finir en tong ces derniers mètres main dans la main.

De même que je ne me voyais pas manquer son départ, je ne m’imaginais pas passer la ligne sans lui.

 

Je bois un verre d’eau pétillante et reste allongé un bon moment. Je vais retrouver Ricou, Louloutte qui ont été rejoints par Patrick et Sandra.

Je discute un peu mais l’envie de la douche est de plus en plus forte.

L’hôtel n’est qu’à une centaine de mètres mais ma vue devient floue, j’ai la tête qui tourne. Je m’allonge sur l’herbe et retrouve mon TUC de Menthon.

Après cet interlude, je regagne l’hôtel sans encombres et prend une bonne douche.

La première bière partagée avec Ricou et Patrick est excellente.

 

Un grand merci à tous les tontons et tata pour ce super week end, cette super ambiance.

Merci à Citroën pour avoir crée le C8 : une tuerie de confort pour les trailers.

Merci aux chauffeurs : Louloute, Marco, Ricou.

Merci aux supporters de Menthon : Ludo, Ricou, Louloute, Patrick, Sandra, Nono

Merci à mon binôme : Ludo

Merci à Olive pour l’échauffement.

Merci à Olive et Gégé pour la préparation mentale improvisée à Doussard

Merci au coach : JP !!

Merci à Nono pour la réservation de l’hôtel et les photos.

Merci à Ricou pour la première bière après la ligne.

Merci à Marco, mon maître jedi… et aussi pour les bâtons.

Merci à Céline pour tout le reste !!

 

Prochain rendez vous : les 10 kms de la traversée des dentelles, en amoureux.

 

Prochain trail : le trail des mélèzes : 58kms.

 

Prochain tour du lac complet : 2013 !!

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